Mœbius, Gir, Jean Giraud, quel que soit le pseudonyme utilisé, cet artiste a marqué à jamais l’histoire de la BD et du cinéma et aura influencé de nombreux artistes, moi y compris.
J’ai pris pour créneau de présenter essentiellement des artistes numériques, non pas que je ne m’intéresse pas aux auteurs de BD et illustrateur traditionnels, je suis moi même auteur de BD, mais simplement par ce qu’il y a des collègues qui font cela bien mieux que moi. Malgré tout, Mœbius a produit de nombreuses illustrations directement réalisées en numérique et fût même l’un des précurseurs du tout numérique, et si il y avait entorse, ce ne serait pas la première fois, je l’ai déjà fait pour Ralph McQuarrie, qui a sa décharge n’avait pas d’outil numérique en 1977, et je le ferais certainement encore. Mais ce n’est pas la vraie raison de cet article. Mœbius, fait partie des quelques auteurs qui m’ont influencé et encouragés à réaliser des bandes dessinées, il est donc un peu responsable de mon parcours, et de mon style, il me paraît normal que je lui rende hommage.
C’est dans le milieu des années 70 que je découvre Métal Hurlant, dont Mœbius est cofondateur, c’est la claque de ma vie, j’y découvre des styles graphiques incroyablement novateurs, et Mœbius avec Caza et Druillet me libère du style comics qui composait mes lectures. Je comprends, alors du haut de mes onze ans, que le style conditionne et porte l’histoire, on peut donc tout faire et tout raconter en BD. C’est à cette période que je décide d’être auteur de BD, cela se concrétisera 20 ans plus tard.
Mais revenons à Mœbius, de son vrai nom Jean Giraud, pseudo choisi en référence au Ruban de Möbius, particularité mathématique qui correspond bien à la philosophie de l’artiste. Comme vous le savez, ce blog présente des artistes sans pour autant en faire l’affiche, je laisserais donc cela aux nombreux sites qui ont déjà réalisé de nombreux billets sur ce maître, si vous en voulez plus sur l’artiste, alors je vous conseil de visiter ces liens, ici et ici et là. Cependant, celles et ceux qui suivent ce blog ne sont pas forcément des passionnés de BD, je vais donc faire une courte présentation de cet ovni de la BD.
Rares sont les artistes à affirmer rapidement une identité graphique, cela prend du temps et induit beaucoup de travail. Moebius, a quant à lui imposé plusieurs styles en même temps. Les pseudonymes reflétant des styles et des univers différents.
Cet artiste protéiforme a marqué à jamais les arts avec une influence forte sur son époque. Jean Giraud / Gir, avec le scénariste Jean-Michel Charlier, ont renouvelé le western avec Blueberry, mais c’est Mœbius, avec Le Bandard fou, Le Garage hermétique, Arzach , L’Incal réalisé avec Alejandro Jodorowsky, qui lui valent une reconnaissance internationale jusqu’aux États-Unis et au Japon, deux continents généralement peu réceptifs à la bande dessinée européenne.
Son influence est telle qu’il illustre une histoire du Surfer d’argent en collaboration avec Stan Lee, pour Marvel.
On le sait peu, mais Mœbius, a aussi collaboré avec Sony et Sega sur des projets de jeux vidéo, cela reste anecdotique, car c’est le cinéma qui lui offre une couverture internationale pour sa collaboration sur des préproductions de films de SF. Certains films devenus mythiques continueront de porter son art pour longtemps.
Dune (1975) d’Alejandro Jodorowsky (jamais réalisé)
Alien, le huitième passager (1979) de Ridley Scott
Les maîtres du temps (1982) de René Laloux
Tron (1982) de Steven Lisberger
Les Maîtres de l’Univers 1987 de Gary Goddard
Willow (1988) de Ron Howard
Abyss (1989) de James Cameron
Little Nemo : Les Aventures au Pays de Slumberland (1992) de Masanori Hata, Misami Hata et William T. Hurtz
Space Jam (1996) de Joe Pytka
Le Cinquième Élément (1997) de Luc Besson
D’autres mondes (2004) de Jan Kounen
Aujourd’hui, cet artiste fasciné par les univers polymorphes, qui aura été si prolifique, fait partie du cercle très restreint des artistes de bande dessinée, dont les œuvres se vendent aux enchères, et que l’on admire dans les galeries et les musées.
Décédé en 2012, Mœbius, nous laisse un héritage graphique riche, qui aura su assembler l’Art et la BD. Je vous laisse découvrir trois galeries, la première vous présentant Gir, Giraud, avec un trait plus académique, avec des trames, des déliés, des modelés et des aplats noirs, pour des univers réalistes, riches et détaillés. La seconde galerie pour présenter Mœbius, avec un trait clair et épuré privilégiant les espaces négatifs, un tracé qui parcourt les rêves et l’inconscient à la frontière des expériences psychotropes et chamaniques dans des univers fantastiques aux interrogations métaphysiques. Et la dernière pour vous présenter son incursion dans le monde des comics.
Mais vous constaterez que Gir vient parfois hanter Mœbius, les styles s’entrecroisent pour nous offrir des œuvres d’une beauté et complexité rare.
Je vous laisse profiter, et n’oubliez pas de cliquer sur une photo pour lancer le diaporama.
GIR / GIRAUD
MŒBIUS
COMICS
À bientôt.
Tierr